L'éducation, c'est aussi l'alphabétisation !
Nous accompagnons les enseignant.e.s pour faciliter les transferts entre la langue maternelle et le français, favoriser la participation des élèves et réduire le décrochage.
Avec l’Alliance Française, nous accompagnons des enseignant.e.s de 25 écoles publiques des régions de la Grande Anse, du Sud et des Nippes pour renforcer leurs compétences en enseignement bilingue (français et créole).
Nous favorisons l’accès et le plaisir de la lecture dans les écoles et sensibilisons les enfants à leurs droits et devoirs.
L’éducation, c’est aussi l’égalité !
Éduqué.e.s aujourd'hui,
#Pluslibresdemain
En 2024, parmi les plus de 7 000 langues recensées à travers le monde, 3 000 pourraient disparaître d’ici la fin du siècle ! Pour lutter contre ce risque d’appauvrissement culturel et pour garantir une éducation de qualité et inclusive, nous militons pour l’intégration des langues maternelles des apprenant.e.s dans les systèmes éducatifs.
Pour nous, le droit à l’éducation recouvre aussi le droit d’apprendre dans sa propre langue. Il s’agit de garantir de bonnes conditions d’apprentissage (comment on apprend) et des contenus de qualité (ce que l’on apprend). La langue d’apprentissage est un facteur de qualité.
Pourtant, 40% de la population mondiale ne bénéficie pas d’un enseignement dans une langue qu’elle parle ou comprend. De nombreuses réformes éducatives à travers le monde ont « forcé » l’apprentissage en langue officielle, affaiblissant les compétences des élèves, renforçant les échecs et abandons scolaires. Ces discriminations liées aux pratiques linguistiques peuvent entraîner d’autres inégalités, tant à l’école que dans la société en général.
L’éducation plurilingue, fondée sur les langues maternelles, reste l’exception dans nombre de régions du monde. À Madagascar par exemple (Rentrée Solidaire 2023), l’enseignement passe du malgache au primaire, puis au français à partir du collège, alors que 83% de la population ne parle que le malgache. À Mayotte, île française multiculturelle et multilingue (shimaoré, kibushi, shindzuani, shingazidja, shimwali, arabe…), certains enfants ne « découvrent » le français qu’à leur entrée à l’école.Les préjugés dont sont victimes les langues nationales et le manque de formation des enseignant.e.s en enseignement bi-plurilingue font partie des facteurs expliquant ces blocages.
Pourtant, c’est prouvé : les programmes et méthodologies d’alphabétisation sont plus efficaces pour les apprenant.e.s lorsqu’ils. elles sont bilingues et adaptés au contexte des apprenant.e.s.Cela leur permet de se sentir davantage en confiance et respecté.e.s dans leur culture, de prendre plus facilement la parole et de s’appuyer sur leurs connaissances en langue maternelle pour acquérir de nouveaux savoirs dans d’autres langues et dans d’autres matières. Partout, nous cultivons la diversité des langues et des langages pour plus d’ouverture sur le monde.
En Haïti, nos supports pédagogiques sont 100% bilingues (créole/français), 100% inclusifs. En Moldavie, avec notre Délégation départementale du Cher, des enseignantes améliorent la qualité de leur enseignement grâce au bilinguisme (moldave/français). À Saint-Martin, nous soutenons le Festival « Langues et cultures ». Avec plus de 120 nationalités sur l’île, les activités s’y déroulent en créole, français, anglais, espagnol et portugais.
Préserver la diversité linguistique, c’est aussi lutter contre l’hégémonie culturelle et l’uniformatisation éducative, c’est contribuer à la préservation du patrimoine culturel, au respect des différences et donc à la paix.
Au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal, on recense respectivement 56, 68 et 37 langues nationales et encore plus de dialectes. La part de francophones est inférieure à 20% au Mali et autour de 27% au Sénégal.
L’éducation, c’est le socle du développement ! C’est l’éducation d’abord, même avant la santé car lorsque l’on est bien éduqué, on peut prendre sa santé en charge. C’est important que les acteurs de terrain puissent être entendus. Nous avons la chance au Bénin d’avoir un gouvernement qui nous écoute et un Président qui a d’énormes objectifs en matière d’éducation. Le taux net de scolarisation a été amené à 94%. Mais il reste un effort à faire sur le maintien des enfants dans le système formel.
Il y a trois ans, l’état a repoussé l’âge de l’éducation de base obligatoire de 14 à 18 ans, jusqu’à la terminale. Il faut accompagner cette décision pour qu’elle soit vraiment effective.
En tant qu’acteur de la société civile, nous demandons aussi la réouverture des écoles de formation des enseignants du primaire. La formation initiale et la formation continue sont indispensables pour un véritable enseignement de qualité au Bénin.
L’éducation est transversale, c’est la base de tout, ce n’est pas que l’école. Il y a également la question du changement de comportement, de la citoyenneté. Ne voyons pas l’éducation uniquement à travers le cadre scolaire. D’ailleurs, les associations d’éducation populaire ne sont pas que dans les écoles mais aussi dans les milieux populaires.
C’est très important de travailler à la fois sur l’éducation formelle et non-formelle dans la mesure où nous avons affaire à des cibles différentes : ceux.celles qui sont à l’école et ceux.celles qui sont déscolarisé.e.s, qui sont sorti.e.s très tôt de l’école. Quand on est une structure d’éducation comme le CAEB, on ne peut pas dissocier le formel et le non-formel ; nous avons les compétences pour intervenir dans les écoles et en dehors.
Dans nos milieux ruraux, il y a très peu d’espaces pour encadrer les enfants qui ne sont pas encore à l’école. La maternelle est considérée comme un luxe. Mais qu’est-ce qui se passe avant 3 ans ?
Pour nous au CAEB, l’éducation commence quand l’enfant est encore dans le ventre de sa mère. Nous avons lancé un programme de lutte contre la malnutrition infantile pour que les enfants soient mieux nourris avant d’arriver à l’école et sensibiliser les parents sur le développement cognitif de l’enfant.
Nous avons aussi mis en place des laboratoires d’apprentissage pour des jeunes et des adultes qui viennent se former ainsi qu’un réseau de centres de documentation qui accueille chaque année plus de 2 millions de visiteurs de la maternelle à l’université. Quand les enfants ne sont pas à l’école, ils peuvent s’y rendre pour avoir un accès gratuit à Internet, se cultiver, lire, apprendre des langues, faire leurs devoirs ou participer à des loisirs éducatifs (clubs de lecture, de théâtre, de dessin, etc.).
Nous allons aussi au contact des jeunes pour les former sur les thématiques d’éducation à la citoyenneté et de promotion de la culture de la paix, pour prévenir les actes d’incivisme, de violences et de terrorisme auxquels nous faisons face aujourd’hui.
Nous luttons contre l’exclusion. Dans nos milieux ruraux, dans nos villes, il y a des parents sans moyens. Nous accompagnons un programme de promotion de l’excellence en milieu scolaire pour permettre à environ 1 000 enfants et jeunes de poursuivre leur cursus scolaire.
Nous disons « l’école doit être gratuite » mais il n’y a que l’exonération des frais scolaires, ce n’est qu’une partie de la gratuité. Le parrainage éducatif, en lien avec Solidarité Laïque depuis 1992, comble un peu ce vide car les parrains et les marraines soutiennent les enfants du début à la fin de leurs études. Si vous saviez le service que cela rend aux enfants !
Je dis toujours que s’il n’y a pas de changement, ce n’est pas la peine de mener des actions. Avec le parrainage, nous sommes témoins des réels changements bénéfiques ! Pas plus tard qu’hier, j’ai reçu une ancienne parrainée, aujourd’hui professeure de lettres au collège et au lycée. Elle est prête à retourner l’ascenseur, autrement dit, à parrainer un enfant à son tour. C’est aussi ça l’éducation tout au long de la vie.
Le plus important ce ne sont pas les difficultés mais les alternatives que l’on trouve pour les pallier.
L’éducation, c’est depuis le berceau jusqu’à la tombe ! Dès la naissance, on apprend à distinguer les couleurs, à marcher, à parler… et c’est comme ça jusqu’à la mort. L’apprentissage, c’est à chaque étape de la vie. Du primaire au secondaire, du secondaire à l’université, les jeunes ont besoin d’acquérir d’autres compétences pour aller sur le marché de l’emploi.
C’est d’ailleurs ce que j’apprécie avec les Laboratoires d’Innovations Sociales (LABIS) créés à travers le programme Compétences Pour Demain (CPD) de Solidarité Laïque. Au CAEB, nous recrutons régulièrement des jeunes du LABIS en tant que stagiaires. Ils sont rémunérés, apportent leurs connaissances et continuent d’apprendre, ce qui permet un véritable échange de compétences entre nos deux structures.
Même une fois que l’on a trouvé un emploi, il faut sans cesse actualiser ses connaissances. Le monde est en perpétuelle mutation ! En tant qu’êtres humains, nous ne pouvons pas rester en marge. Aujourd’hui, tu es tenu d’apprendre ; si tu n’apprends pas, tu es en retard !
“Cependant, certain.e.s jeunes, en particulier les jeunes hommes issus de l’immigration d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, sont aux prises avec des situations de grande violence et certaines familles vivent dans des conditions de survie économiques et sociales.
Les violences sont systématiques et répétitives pour ces jeunes : confrontations quasi quotidiennes avec les policiers, racisme et suspicions, rapports dangereux dans les économies parallèles et risque de meurtres entre jeunes. Les jeunes garçons en sont à la fois victimes et auteurs ; les jeunes filles, sœurs ou amies, et les parents, en particulier les mères qui sont parfois seules, sont aussi touchés par ces violences.”
“Pendant et depuis la crise COVID-19, ces violences systémiques s’intensifient. Nombre de jeunes vivent avec la peur de la mort immédiate et les choix sécuritaires du gouvernement, en particulier les amendes forfaitaires, accentuent cette peur et le risque d’enfermement dans une socialisation à distance du droit commun.
Il ne s’agit pas de tous les jeunes mais ces évolutions influencent l’ensemble des dynamiques sociales des quartiers populaires. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui éprouvent à la fois une jouissance de la violence et une aspiration à la paix.
Alors, soutenir une pédagogie de la paix suppose de pouvoir transformer ces violences par des actions de recours aux droits et de réassurance collective.”
“Il s’agit aussi de soutenir ce thème pédagogique en prenant appui sur l’intérêt des jeunes pour les enjeux internationaux de guerre et de paix ainsi que pour les personnes qui incarnent la paix. Je pense en particulier à ces jeunes qui m’expliquaient leurs lectures partagées des biographies de Nelson Mandela, Martin Luther King et Barack Obama.”
Ces difficultés sont accentuées par les impayés de pensions alimentaires, estimés à 30 % et par ce qui caractérise la situation des femmes sur le marché du travail : revenus inférieurs à ceux des hommes, plus de temps partiel, voire interruption professionnelle pour s’occuper des enfants, moins de CDI, moindre accès aux responsabilités et aux salaires qui les accompagnent.
Dans un contexte de gestion quotidienne parfois laborieuse, où les problématiques de budget, d’emploi, de garde d’enfants s’entrecroisent, les questions de l’accès aux loisirs et des vacances semblent souvent lointaines. Mais pour ces mères seules, les vacances offrent des espaces de temps partagés à même de favoriser la communication entre les membres de la famille, voire de renouer les fils du dialogue, contribuent à développer ou rétablir des solidarités à l’extérieur de la cellule familiale et permettent d’élargir le tissu relationnel.
Avec nos partenaires, nous accompagnons ces mères « solos » en leur offrant un appui à partir de leurs besoins et de leurs ressources, dans le cadre du programme Vacances et Insertion (40 % des familles impliquées sont des familles monoparentales).
Elles bénéficient ainsi de plus de temps pour s’investir dans la vie sociale, professionnelle et citoyenne, tout en assumant leur responsabilité parentale. Car en plus de participer à l’égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre l’isolement social et la précarité de ces femmes bénéficie à l’ensemble des membres de leur famille.
©Alida Ymele / Solidarité Laïque
Instabilité politique, forte inflation (+130 % du prix du carburant notamment), mouvements sociaux, enlèvements, guerres de gangs, assassinats y compris du Président Jovenel Moïse en 2021, pillages, corruption, conditions sanitaires dégradées (avec entre autres le retour du choléra), écoles et hôpitaux fermés, coupures d’électricité et pénurie de carburant, chaos généralisé… nos équipes sur place témoignent de véritables atrocités. Les cas de violences, notamment sexuelles s’amplifient de jour en jour, empêchant les enfants d’avoir accès à une éducation sereine et continue.
En réponse aux traumatismes qui découlaient du séisme dévastateur et meurtrier d’août 2021, grâce à un appel aux dons et à un fonds supplémentaire débloqué par l’AFD, nous avons mis en place 15 camps éphémères d’appui psychosocial, avec pour objectif un retour en classe le plus serein possible. Près de 3 500 enfants ont alors été accompagnés par des animateurs et des psychologues.
Même s’ils sont ralentis par la situation anarchique, nos projets avancent et s’adaptent au jour le jour. Cela est possible car nous ne travaillons qu’avec et au sein de communautés locales très impliquées et directement concernées par nos activités. Nos équipes sur place sont haïtiennes et nos programmes s’appuient sur des animateurs socio-culturels qui interviennent au plus proche des zones où ils résident. Ce recrutement local est un choix délibéré ; il permet d’offrir des débouchés à des jeunes dans leur zone isolée, d’éviter l’exode rural et de mieux identifier les personnes à soutenir.
En attendant le retour à une situation de paix, il s’agit de redonner espoir et surtout de ne jamais abandonner, en développant une dynamique de réponse collective face aux crises.
Nous travaillons à la construction, la réhabilitation, l’équipement et l’électrification de 15 écoles publiques. Les enfants ont ainsi un meilleur accès à une éducation de qualité, sécurisée et proche de leur domicile, leur évitant des heures de marche quotidienne.
En complément des apprentissages formels fondamentaux, les élèves y sont sensibilisés à l’environnement, à la gestion des risques et désastres, aux violences sexuelles et au respect de leurs droits. L’école devient aussi un abri anti cyclonique et antisismique, un bureau de vote, un lieu d’échanges et de changement social. Des jardins potagers y sont mis au service des cantines scolaires, renforçant l’éducation nutritionnelle.
C’est encore au sein de l’école que les populations pratiquent la démocratie locale à travers les conseils d’école élargis qui rassemblent les élèves, enseignant.es, parents, autorités locales, groupements de femmes, d’habitant.e.s, etc.
C’est ainsi que dès le plus jeune âge, l’école est au cœur de la vie des Haïtien.ne.s qui y construisent le lien social et préparent les acquis de demain.